MORTS EN THAÏLANDE
Au départ, nous voulions écrire un article cynique sur le nombre inquiétant de farangs qui tombent du balcon de leur hôtel. Puis, le plus grand des hasards nous a mené sur un site stupéfiant : farang-deaths.com. Ce site, qui présente l'actualité nécrologique des touristes et des expatriés en Thaïlande nous laisse pantois...
Publié par Rawai.fr - Mis à jour le 17/08/2024
LE SITE LE PLUS MACABRE SUR LA THAÏLANDE !
Mais de quel obscur cerveau cette idée a-t-elle pu germer ?
De 2008 jusqu'à juin 2017, farang-deaths.com a recensé 558 cas de décès. Chaque décès est passionnément détaillé (âge du défunt, nationalité, cause de la mort...), avec des articles de presse traduits en anglais, des photos, quelquefois des vidéos, et la localisation sur google map.
Tous les jours, le webmaster de farang-deaths fait la tournée d'une dizaine de plateformes d'information sur la Thaïlande (Manager, Khaosod, The Phuket News, Pattaya One, Thairath, Bangkok Post, Thai News Agency, The Nation, Samui Times, Pattaya Funtown, Driving in Thailand ), en quête de malheureux touristes qui ont perdu la vie au pays du sourire. Ensuite, chaque nouveau décès est soigneusement répertorié d'une manière déconcertante. Ce curieux webmaster s'avère être très méticuleux et la conception de son site est irréprochable. Outre la thématique déconcertante du site, la précision maniaque des retranscriptions des rapports de police, les illustrations de corps soit cabossés, soit ensanglantés, nous collent la nausée.
Le plus étonnant est que ce site fasse un véritable carton sur la toile et que son taux de fréquentation soit quasi égal à celui de rawai.fr ! Ses statistiques sont à s'arracher les cheveux, à rendre nerveux n'importe quel webmaster qui s'acharne à rendre son site performant...
Cet espèce d'inventaire morbide à l'esthétique sobre nous intrigue plus qu'il nous intéresse, et le profil du créateur de farang-deaths.com nous fait plus penser à un déséquilibré qui colle avec frénésie des coupures de journaux dans un cahier, qu'à un journaliste nécrologue.
Le plus étonnant est que ce site fasse un véritable carton sur la toile et que son taux de fréquentation soit quasi égal à celui de rawai.fr ! Ses statistiques sont à s'arracher les cheveux, à rendre nerveux n'importe quel webmaster qui s'acharne à rendre son site performant...
Cet espèce d'inventaire morbide à l'esthétique sobre nous intrigue plus qu'il nous intéresse, et le profil du créateur de farang-deaths.com nous fait plus penser à un déséquilibré qui colle avec frénésie des coupures de journaux dans un cahier, qu'à un journaliste nécrologue.
Ce site internet n'est plus en ligne actuellement, son auteur a choisi les réseaux sociaux pour continuer à répandre ses macabres informations.
L'ESSENTIEL SUR FARANG-DEATHS.COM
FARANG-DEATHS.COM À LA LOUPE
Farang Deaths se définit comme un projet non commercial, dédié à la classification et à la comptabilité de tous les cas de décès de touristes et d'expatriés en Thaïlande.
Qui est le créateur d'un tel site ? Un ancien médecin légiste siphonné, un retraité des pompes funèbres nostalgique ou un expatrié névrosé qui, du soir au matin, n'a rien d'autre à faire que de comptabiliser les arrivages de viande froide aux différentes morgues thaïlandaises ? Quel que soit son cursus, les motivations de cet énergumène restent à nos yeux autant mystérieuses que consternantes. Impossible d'obtenir sur le net la moindre information sur ce déprimant personnage.
Le website n'est plus en ligne malgré son succès, son créateur a désormais choisi X pour s'exprimer.
Le compte X farang-deaths est assez suivi, avec presque 2000 abonnés.
Et, à chaque nouveau décès annoncé, les commentaires et supputations débiles fusent, les Columbo en herbe s'en donnent à coeur joie.
Vous aussi, si vous voulez être le premier à apprendre que votre compatriote expatrié est passé du royaume de Thaïlande, au royaume des taupes, abonnez-vous au compte X "viande froide en Thaïlande" et partager l'info à vos amis...
Une question essentielle se pose : Le responsable du site aura-t-il programmé à temps sa propre nécro, avant son infarctus fatal ?
DÉCÈS PAR NATIONALITÉ (2008 > 2017)
(source : farang-deaths.com)
POURQUOI LES TOURISTES TOMBENT DU BALCON ?
Je vous l'accorde le titre de ce paragraphe peut intriguer... Pourtant, il se trouve qu'en Thaïlande, il n'y a pas une semaine sans qu'un touriste ne chute du balcon de son hébergement.
Ce problème est en effet récurrent et concerne toutes nationalités et générations confondues.
Il semblerait que les chutes bien souvent mortelles aient plus lieu dans les stations balnéaires fréquentées du Royaume. Pattaya et Phuket fleurissent en effet ces sordides statistiques.
Les rambardes ne seraient-elles pas suffisamment solides, ne répondraient-elles pas au normes de sécurité ?
Les citoyens thaïlandais auraient-ils perdu leur légendaire hospitalité ? Les touristes dépressifs ou en manque de repères passeraient-ils plus souvent à l'acte ? La douceur des îles tropicales, le savoir-vivre des insulaires ne suffiraient-ils plus à combler les farangs en quête d'aventures exotiques ?
Il y a certainement une ou plusieurs explications à ce nouveau phénomène tragique.
LE COEUR EN MIETTES
Après 10 années de célibat en Europe (ou ailleurs), on finit par perdre en entrainement aussi bien physiquement que psychologiquement. On peut devenir fragile, limite fleur bleue. Une soi-disant conquête peut facilement vous mettre le cerveau sans dessus-dessous. Les petites fleurs du Siam sont des expertes pour mettre à genou et en vrac n'importe quel producteur de testostérone du genre humain, qu'il soit trader à New York ou cheminot au Mans. C'est bien connu, un gars amoureux d'une asiatique n'est plus que l'ombre de lui-même.
Pour que votre séjour en Thaïlande soit plus doux, vous devrez vous interroger sur les réelles motivations et l'honnêteté de celle qui demande votre main alors qu'elle ne vous connait seulement depuis 15 jours...
Retirez vos œillères, vous éviterez les déceptions, les déboires et les accidents de comptoir.
INSTALLATIONS VÉTUSTES, CONSTRUCTIONS SUSPECTES
Il n'est pas rare dans les hôtels et les locations d'observer le délabrement des matériaux. Le problème d'accidentologie liée aux balcons n'est certes pas spécifique à la Thaïlande mais à lire la presse locale, le nombre de tragédies semble supérieur à la normale. Rien d'étonnant quand on connait l'indolence des Thaïlandais. Entretenir ou rénover leurs biens immobiliers ne fait pas partie de leurs préoccupations premières.
À leur décharge, nous admettons que l'usure et les dégâts occasionnés chaque année par la mousson sont importants et pas toujours faciles à gérer.
Pour peu que le locataire soit haltérophile ou joueur de basket, un garde-corps installé à l'arrache ou un béton mal dosé pourraient ne pas résister mécaniquement à la taille, au poids du mastodonte. Si notre gaillard est un poil éméché et qu'il esquisse quelques pas de danse sur l'ouvrage désuet, on peut facilement imaginer de dramatiques conséquences.
LE POST-TRAUMA DES CONGÉS PAYÉS
Selon nous, après un séjour idyllique et riche en émotion, certains visiteurs éprouvent quelques difficultés à réintégrer la situation tourmentée qu'ils ont quitté il y a seulement quelques semaines. Passer d'une île tropicale pour retourner dans un patelin perdu où les températures dépassent rarement les 5 degrés... Quitter son amour de vacances pour retrouver les murs moisis de son appartement délabré et sa pauvre mère plus sénile que jamais... Stopper les siestes en hamac pour reprendre les horaires d'esclave à l'usine, ça peut coller un sévère coup au moral...
Suffit, d'être un poil fragile pour que tout bascule.
LE RACCOURCI HARDI
Quelques cas isolés dont la situation médicale est sans issue et dont le statut social ne permet pas un dernier voyage en Suisse, choisissent de se finir dans un environnement neutre ou la compassion et la pitié n'existe pas. On les comprend aisément, il n'y a en effet rien de pire que de voir la tristesse désespérée de ses proches lorsque l'on se sait condamné. Alors, après quelques derniers moments d'exaltations exotiques, dans le pays qui leur a procuré des sensations mémorables, où ils ont vécu les plus belles expériences de leur vie, ils décident ici, d'arrêter les frais et n'utiliseront jamais leur billet de retour.
LE VOL PLANÉ SOUS INFLUENCE
Tous ceux qui ont connu des expériences éthyliques déraisonnables l'admettront, les breuvages les plus corsés peuvent favoriser des troubles de l'équilibre ainsi qu'une certaine confusion mentale... Après une consommation excessive, il est préférable d'éviter l'escalade ou d'autres activités qui nécessitent adresse et concentration. Passé le gramme, bons et mauvais sentiments sont souvent exacerbés, alors pour éviter le pire, on se contentera d'aller bouger ses bras en discothèque ou s'époumoner au karaoké plutôt que de ruminer, seul, au 10ème étage de son hôtel.
Délaissés, largués, malheureux, traumatisés, aigris, méprisés, névrosés... Les esquintés de la vie sont légion à Pattaya et ailleurs en Thaïlande. Même si le pays est une véritable cour des miracles, un hôpital psychiatrique à ciel ouvert pour occidentaux neurasthéniques, personne n'est à l'abri d'une bouffée délirante après avoir absorbé un hectolitre de Singha ou des sceaux de Sang Som...
Les bipolaires et les dépressifs, s'ils ne sont pas adeptes de la modération, prendront soin de loger au rez de chaussée pendant leurs vacances en Thaïlande.
MIEUX VAUT CONNAÎTRE ET ACCEPTER SES LIMITES
Il est également bon de rappeler que depuis la dépénalisation de l'herbe de cannabis en Thaïlande, la plupart des cultivateurs s'appliquent à produire des plantes dont le taux de THC est nettement supérieur à ce que l'on peut généralement trouver en Occident. Il n'est donc pas anodin pour un néophyte ou un consommateur occasionnel de fumer ou d'ingérer ce produit, même en quantité infime. Il peut provoquer chez certains des effets plus que perturbants, confusion des sens, altération de l'acuité visuelle et de la perception de l'espace, hallucinations... Même les initiés s'accordent à dire que la consommation d'herbe thaïlandaise n'est pas sans risque. Un novice pourrait réagir de manière disproportionnée voire totalement insensée face à la puissance des substances psychoactives. Comme avec l'alcool, il est important de ne pas trop se surestimer. On prendra soin de ne pas trop faire le mariole, d'être accompagné, de ne pas conduire et d'éviter les prouesses sportives pour se préserver des accidents ou des dégringolades.
ON VA OÙ, LÀ ?
Si farang-deaths a disparu des écrans, d'autres websites ont repris hâtivement le flambeau en relayant toutes les informations les plus sinistres avec l'unique motivation d'aguicher toujours plus de visiteurs et d'obtenir plus de clics. Ce comportement digne des plus vils ne surprend guère lorsqu'on constate l'avidité ambiante et le plaisir pervers qu'ont certains à reluquer le désespoir et la débâcle d'autrui.
Entretenir ce voyeurisme sordide nous semble indécent et sans fondement.
Lorsqu'on a l'avantage et la chance d'avoir fidélisé un large public, il nous apparaît préférable de véhiculer un discours bienveillant et sage plutôt qu'aguicher et polluer quotidiennement, l'esprit de ceux qui recherchent des informations pertinentes dans l'unique but de fignoler leur séjour.
Déballer de la sorte des faits divers violents, angoissants, sanguinolents à tour de bras lorsqu'on est voyagiste, n'a aucun sens. Participer ainsi à la névrose ambiante est une aberration.
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