LES SERPENTS EN THAÏLANDE ET EN ASIE

Une question des internautes qui nous revient sans cesse : y a-t-il des serpents à Phuket et en Thaïlande ? Eh bien rassurez-vous, il est fort probable que vous parveniez à observer quelques spécimens lors de votre prochain séjour à Phuket (qui est l'endroit au monde où l'on recense le plus de variétés) et en Thaïlande.

Si vous êtes sujet à l'ophiophobie, n'annulez pas pour autant votre voyage à Phuket. Bien souvent, les reptiles n'apprécient guère la compagnie des humains et prennent la fuite bien avant d'être repérés. On peut également constater que depuis le développement à outrance du marché de l'immobilier, la grande majorité des serpents vivant sur l'île se sont réfugiés dans la végétation des montagnes ou dans des prairies beaucoup plus calmes...
Afin d'illustrer au mieux notre page sur les serpents d'Asie du Sud-Est, nous avons contacté l'herpétologue Rafi Toumayan qui a gracieusement mis à notre disposition quelques-unes de ses photographies. Celui-ci, en fin de page, vous donne quelques ficelles pour réussir à mieux photographier vos prochaines rencontres...
serpents en thailande et en asie
Publié par Rawai.fr - Mis à jour le 15/09/2020

VIPÈRE DE RUSSEL

Daboia russell
(Daboia russell) Le continent asiatique a recueilli cette magnifique espèce, du Pakistan à l'Indonésie. C'est en Inde qu'on le rencontre le plus souvent. Il est l'un des serpents asiatiques les plus dangereux. En dehors de la forêt dense, il occupe toutes sortes d'habitat et n'hésite pas à s'approcher des habitations car il y trouve une nourriture abondante. C'est un serpent aux mœurs nocturnes qui vit dans la journée dans un terrier dont il a éliminé les occupants. La femelle est ovovivipare et une portée peut contenir 40 à 50 individus très irascibles ! La longueur de ce serpent peut atteindre deux mètres. Il est très recherché pour sa très belle peau et a été exterminé dans certaines régions.

PYTHON RÉTICULÉ

serpents dangereux en Thailande
C'est en Asie du Sud-Est que l'on rencontre le python réticulé. Il fait partie des géants parmi les ophidiens. C'est le plus long de tous les serpents et partage avec l'Anaconda d'Amérique du Sud le privilège d'être parmi les plus grands du monde. Le python réticulé peut atteindre dix mètres ! Il se rencontre en Asie du Sud-Est, Indonésie, Malaisie, Philippines… C'est un excellent nageur et vit toujours à proximité de l'eau.





AGKISTRODON ACUTUS

agkistrodon acutus
L'agkistrodon acutus est l'exception qui confirme la règle. Alors que le genre agkistrodon a colonisé le milieu américain avec 10 espèces présentes sur son territoire, l'acutus, lui, n'est présent qu'en Chine. Aussi est-il parfois classé dans un genre à part : le genre deinagkistrodon. C'est un crotalidé dépourvu de sonnettes mais doté de fossettes thermosensibles. Ce serpent ovipare fréquente les pentes boisées ou rocailleuses des collines et ne devient actif qu'à la tombée de la nuit. Les contes et légendes qui courent sur ce serpent sont nombreux. Les autochtones l'appellent « cent pas » ce qui signifie que la personne mordue ne peut faire plus de cent pas avant de succomber. Par ailleurs c'est un serpent vénéré dans l'île de Taiwan, car il serait l'ancêtre des habitants de l'île.

AGKISTRODON RHODOSTAMA

Agkistrodon rhodostoma
L'Agkistrodon rhodostoma fait partie des trois espèces asiatiques. Il est parfois classé dans le genre Calloselasma et son aire de répartition se situe en Asie du sud-est, en Thaïlande, Laos, Viêt-nam, Sumatra… Les forêts côtières, les fermes abandonnées et leurs alentours constituent son biotope de prédilection. Comme la plupart des crotalidés, ses mœurs sont nocturnes. C'est un serpent ovipare. La femelle partage son lieu de ponte avec d'autres congénères. Chaque femelle peut pondre jusqu'à trente œufs. Le temps d'incubation est de l'ordre de six semaines. La taille des adultes ne dépasse pas le mètre.


VIPÈRE DES TEMPLES

Trimeresurus wagleri
(Trimeresurus wagleri) La vipère des temples se rencontre dans tout l'archipel indonésien, Thaïlande, Malaisie, Philippines. C'est un serpent arboricole de petite taille mais au corps très robuste. La tête, nettement séparée du cou est volumineuse. Ils sont vénérés dans les temples bouddhistes comme messager de bonheur et sont manipulés par les prêtres officiants. Les Trimeresurus possèdent des fossettes thermosensibles qui leur permettent de déceler des proies dans l'obscurité. Ils se nourrissent d'animaux partageant leur biotope, lézards, batraciens, oiseaux.

SERPENT FOUET

Ahaetulla
L'Ahaetulla est un serpent essentiellement arboricole qui se rencontre en Asie de sud-est et en Indonésie. Sa finesse extrême et sa longueur surprenante, près de deux mètres à l'âge adulte, lui ont valu le surnom de serpent-fouet. La caractéristique majeure de ce serpent réside dans le fait qu'il est doté d'une vision stéréoscopique très performante, grâce probablement à ses pupilles horizontales et à la morphologie de sa tête, très fine. Il est ovovivipare et les nouveau-nés se nourrissent de grenouilles et lézards. Inquiété, l'Ahaetulla est capable de gonfler son corps et peut ainsi doubler son volume.

BOIGA

boïga d'Asie
C'est la variante asiatique du boïga blandingi d'Afrique. Son aire de répartition s'étend sur l'ensemble de la Malaisie, les Philippines, Sumatra… Il peut atteindre 2,50 mètres et son menu, très éclectique se compose d'oiseaux, de reptiles et batraciens mais il affectionne particulièrement les petits mammifères qu'il chasse dès le crépuscule. La femelle pond une dizaine d'œufs soit au sol soit dans l'anfractuosité d'un arbre. Le genre Boïga comprend 25 espèces.

ELAPHE MANDARIN

Euprepiophis mandarinus
(Euprepiophis mandarinus) Une très belle couleuvre, très colorée dont l'aire de distribution s'étend sur le sud-est de la Chine. Ce qui explique son nom commun d'Elaphe mandarin. Les autochtones l'appellent aussi serpent de jade.




ELAPHE DES MANGROVES

 ELAPHE DES MANGROVES
L'aire de répartition du gonyosoma s'étend sur l'ensemble de l'Asie de sud-est incluant les Philippines. Ce serpent affectionne les zones humides comme la mangrove qui lui a donné son nom ainsi que les forêts pluvieuses. Sa taille atteint les deux mètres. C'est un serpent essentiellement arboricole aux mœurs diurnes qui se nourrit de micro-mammifères, d'oiseaux et de batraciens, mais descend aussi à terre pour rechercher son alimentation. La femelle est ovipare et les œufs éclosent après une période d'incubation de trois mois. Les jeunes serpents se nourrissent de lézards et de batraciens.

SERPENT À LUNETTES

Naja kaouthia
(Naja kaouthia) Son aire de répartition s'étend en Asie du Sud-Est, de l'Inde jusqu'à la Chine. En dehors de la forêt dense, ce serpent fréquente les biotopes les plus variés. Inquiété, le cobra à lunette adopte une attitude caractéristique de défense. Comme tous les cobras, il se dresse et étale sa coiffe pour faire front à l'ennemi. Le serpent à lunettes n'est pas très agressif et ne devient dangereux que s'il se sent en grand danger. Ses réactions sont alors fulgurantes. Il se nourrit d'animaux partageant son biotope, petits mammifères, oiseaux, reptiles.

BEAUTY SNAKE

Orthriophis taeniurus
(Orthriophis taeniurus) Les anglophones l'appellent beauty snake. Il est répandu largement au sud de la république chinoise, l'île de Formose, le Laos. C'est un grand serpent qui atteint 2,50 mètres et qui se nourrit de micro-mammifères et d'oiseaux.





PYTHON À QUEUE COURTE

Python curtus Python
(Python curtus Python) Le Python curtus se rencontre dans les lies de l'archipel indonésien : Java, Sumatra, Bornéo… Il fréquente les zones marécageuses, humides, les rives des cours d'eaux traversant les forêts pluvieuses des îles de la Sonde. La taille moyenne de ce python est de 1,50 mètres. Certaines sous-espèces peuvent dépasser deux mètres. La femelle, ovipare pond quelques œufs qu'elle protège et défend ardemment. Les œufs éclosent après une période d'incubation de deux mois.

PYTHON MOLURE

Python molurus
(Python molurus) L'aire de répartition du python molure se situe en Asie du sud-est, de l'Inde à la Chine, suivant la sous-espèce concernée. Il fait partie des plus grands serpents que l'on puisse rencontrer. Sa taille maximale avoisine les six mètres. Ce serpent affectionne les milieux les plus variés pourvu qu'ils soient humides et que l'eau y soit à proximité. La femelle est très prolifique, elle peut pondre jusqu'à cent œufs qu'elle protège et défend contre tout prédateur. Le python molure se nourrit d'animaux partageant son biotope, rongeurs, mammifères, oiseaux…

TRIMESURUS WIROTI

Trimeresurus wiroti
Le Trimeresurus wiroti habite principalement les forêts denses équatoriales et tropicales humides forêts jusqu'à 750 mètres d'altitude. Dans le sud de la Thaïlande, cette espèce se trouve principalement près des ruisseaux, des rivières ou des étangs. On peut l'observer dans la cime des arbres à plus de 20 mètres au-dessus du sol. Ils sont nocturnes et se nourrissent principalement de grenouilles mais aussi d'oiseaux et de rongeurs.



VIPÈRE DES BAMBOUS

serpents dangereux à Phuket
(Trimeresurus albolabris) L'aire de répartition du Trimeresurus albolabris commence en Inde du nord et se prolonge, via le Népal à la Chine du sud. Il habite les forêts pluvieuses et se déplace facilement garce à sa queue préhensile. C'est un serpent très vif et très agile qui se nourrit d'animaux partageant son biotope comme les grenouilles arboricoles ou encore les oiseaux. La femelle donne naissance en moyenne à une dizaine de petits. Il est à noter que les Trimeresurus ressemblent par la morphologie et les mœurs à leurs cousins d'Amérique du Sud, les Bothrops. Certains y voient une évolution parallèle comme nous l'avons signalé à propos du Morelia viridis et du Corallus caninus.

TRIMERESURUS FLAVOMACULATUS

Que faire en cas de morsure de serpent en Thailande
Le genre Trimeresurus contient plus de trente espèces réparties sur le continent asiatique. Ce sont des serpents qui ressemblent en tous points à leurs cousins américains, les bothrops. Ce sont des serpents arboricoles qui vivent dans les régions boisées humides. Ils peuvent, grâce à leurs fossettes thermosensibles déceler des proies dans l'obscurité. Ils se nourrissent de batraciens, de lézards et d'oiseaux.




COPYRIGHT © Rafi Toumayan

MORSURES DE SERPENT ET VENINS

Contrairement aux idées reçues, il n'existe pas de venin mortel en quelques minutes. Le seul risque grave dans les minutes qui suivent la morsure est le risque de choc anaphylactique (choc par allergie grave). Il n'est pas dû à la toxicité du venin, mais à une réaction allergique gravissime de l'organisme. Le même choc peut survenir avec une piqûre de guêpe ou en mangeant des fraises… Les venins des serpents servent à neutraliser la proie, et à assurer une prédigestion de celle-ci. La toxicité du venin est dose-dépendante, ce qui signifie qu'elle est d'autant plus grande que la dose injectée est importante. Ceci explique la faible mortalité en cas de morsure de l'homme (glande à venin non pleine au moment de la morsure, évacuation imparfaite par les canaux à venin). Il y a trois types de serpents venimeux :

 LES SERPENTS À VENIN ENZYMATIQUE

Aussi appelé hémotoxique, ce venin provoque une nécrose de la zone mordue, avec extension plus ou moins importante. La morsure est très douloureuse, avec œdème important. La zone mordue devient violacée, hémorragique. La gangrène et la surinfection s'installent en l'absence de traitement. Plus précoce est le traitement, moins la zone nécrotique sera importante. Ce type d'envenimation n'est pratiquement jamais mortel mais c'est la plus douloureuse.

 LES SERPENTS À VENIN NEUROTOXIQUE

Le venin neurotoxique est un poison paralysant comparable au curare. Les paralysies apparaissent en une à trois heures. Elles affectent d'abord les muscles striés, puis remontent pour atteindre les paupières, les muscles de la déglutition et enfin les muscles respiratoires. Le traitement consiste en une assistance respiratoire en "soins intensifs" afin de passer la phase critique. En l'absence de traitement, la victime peut mourir par asphyxie. Les autres signes de l'intoxication par les neurotoxiques sont les troubles visuels, l'hypersalivation, le larmoiement, les sueurs, l'accélération de la motricité digestive (diarrhées, vomissements), le ralentissement du rythme cardiaque et les troubles du comportement avec agitation ou somnolence.

 LES SERPENTS À VENIN MIXTE

Ils sont à l'origine des envenimations les plus graves. Ils associent une action neurotoxique et une action hémotoxique. Le tableau clinique est dominé par la douleur, mais c'est le risque de paralysie respiratoire qui fait courir un risque mortel à la victime avec décès en quelques heures. C'est le type d'envenimation la plus dangereuse.

EN CAS DE MORSURE

  • Le principe de base est de tout faire pour ralentir la diffusion du venin. Il faut donc ralentir le rythme cardiaque ou du moins, éviter que celui-ci ne s'emballe. Voici donc quelques mesures à prendre :
  • Ne pas céder à la panique : ne pas s'affoler et rester calme. Les morsures de serpents sont très rarement mortelles et surtout l'urgence est relative. Il faut des heures au venin pour agir.
  • Ne pas courir : cela augmente la fréquence cardiaque !
  • Allonger la victime, la mettre au repos.
  • Ne pas poser de garrot : c'est inutile et dangereux.
  • Ne pas aspirer le venin avec la bouche : c'est inutile pour le blessé et dangereux pour le sauveteur.
  • Ne pas inciser la plaie : cela favorise la diffusion du venin.
  • Si possible, et sans prendre de risques inutiles, identifier le serpent. Car de sa nature dépendra la mise en place d'un traitement adapté.
  • Nettoyer la plaie avec du savon puis un antiseptique (eau oxygénée, Bétadine, Dakin). Ne pas utiliser de l'alcool ou de l'éther qui, non seulement sont inefficaces, mais de plus favorisent la diffusion du venin.
  • Ôtez tous les garrots potentiels, tels que les bagues, les bracelets, les montres, pour ne pas gêner la circulation sanguine, si l'œdème venait à s'étendre.
  • Si possible, posez sans serrer un bandage en crêpe, pour ainsi bloquer la circulation lymphatique utilisée par le venin pour se répandre, sans pour autant couper la circulation sanguine (vérifiez que vous pouvez toujours passer un doigt entre peau et bandage) : il ne s'agit pas de faire un garrot !
  • Membre supérieur : immobilisez avec une écharpe contre le thorax, le coude plié à angle droit. Membre inférieur : immobilisez avec une attelle de fortune.
  • Calmer la douleur avec un antalgique à base de paracétamol. Évitez les dérivés de l'aspirine et les anti-inflammatoires (risque hémorragique). Si vous avez de la glace, mettez-la dans un sac plastique, entourez le tout d'un linge puis appliquez à l'endroit de la morsure : la glace est un anti-inflammatoire qui diminuera la douleur et l'œdème.
  • Calmer l'anxiété (anxiolytique).
  • Ne pas faire boire d'alcool, de café, de thé : ils augmentent la fréquence cardiaque et donc favorisent la diffusion du venin.
  • Source : thailande-guide.com

PHOTOGRAPHIER LES SERPENTS PAR RAFI TOUMAYAN

Rafi Toumayan

Un serpent n'est dangereux que s'il se sent en danger.

Mis en confiance, il peut devenir un animal docile mais toujours craintif qui, au moindre mouvement suspect, prend la fuite et disparaît.
Pour le photographier, il est donc essentiel d'établir un climat de confiance.
Dans la nature, la plus grande difficulté est de le localiser. Les serpents sont des animaux très discrets et ne se laissent pas approcher facilement. Patience, discrétion, persévérance sont les qualités nécessaires pour réussir cette approche.
Il arrive, mais c'est assez rare qu'on tombe nez à nez avec le reptile. Alors, avec d'infinies précautions on se met au niveau de l'animal, on se met au ras du sol, on rampe, on devient en quelque sorte un peu serpent et on peut réussir une photo… Mais en général il faut dans un premier temps capturer l'animal. c'est la phase la plus délicate car le serpent n'aime pas être dérangé.
L'animal capturé, il faut le calmer, le dé-stresser pour le libérer ensuite; C'est à ce moment là qu'il peut devenir photogénique !
Les paramètres qui entrent en jeu pour la réussite d'une photo sont nombreux. Ils ne concernent pas particulièrement le serpent. Ces paramètres sont techniques. L'ouverture de l'objectif, la focale utilisée, la vitesse d'obturation, la lumière, le point de vue… C'est dans le respect mutuel, dans l'échange des regards, dans la réciprocité, dans ce bref instant où l'échange a lieu que l'on sait que la photo est réussie. Rafi

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